Qu’on pardonne le ton quelque peu satyrique de mon article de même cette entrée en matière dans laquelle, l’inénarrable Gréta Thunberg n’a rien à faire. Pour dire vrai, je ne suis pas si hors sujet que cela. La situation catastrophique des femmes en Afghanistan devrait nous interpeller mille fois, un million de fois davantage qu’une ado, pur produit du wokisme qui ne voit aucun problème à ce qu’une réunion portant sur la colonisation puisse se tenir hors de la présence des Blancs, qui pense que le trafic d’esclaves est une invention de ces mêmes Blancs, que les Noirs intégrés sont forcément des vendus aux capitalistes destructeurs de CO2, et que, d’une manière générale, les droits de l’Homme sont en danger dans nos démocraties.
Depuis que les « décrets » assassins imposant aux femmes afghanes de fermer leurs gueules, je n’ai vu que peu de manifestations pour soutenir ces malheureuses. Kaboul, c’est loin, si loin même qu’on se demande si ça existe vraiment sur la carte. Et que dire du Moyen Âge ? Il est si enfoui dans les mémoires qu’il ne se résume plus qu’à quelques pages dans les manuels scolaires.
Kaboul existe bel et bien. Elle n’est qu’à 7.256 km de Paris, moins loin que Tokyo et ses Manga (9706 km) ou Los Angeles et Hollywood (9000 km).
À Kaboul, c’est toujours le Moyen Âge. Comme à Doha, comme à Téhéran. Pire même, puisque tous les historiens vous diront qu’en ces temps reculés de l’Occident, la femme était bien plus respectée. Quant au trafic d’esclaves sexuelles, c’est dans ces pays un secteur économique de pointe.
Les Ténèbres ne sont à tout casser qu’à 7.000 km de la Ville Lumière. On peu comprendre qu’une illuminée comme Gréta Thunberg se fiche de la question puisque la seule arme qu’elle a trouvé pour « entrer en religion écologiste » c’est de sécher l’école. Les 4 millions d’élèves qui sont descendus dans la rue pour alerter les Nations-Unies sur les dangers du réchauffement climatique, les milliers d’écoliers en Suisse notamment qui se sont mis en « grève scolaire » savent-ils qu’à quelques milliers de kilomètres de leur petit confort, des filles à qui on interdit le droit d’étudier feraient n’importe quoi pour aller à l’école ? Savent-ils qu’à quelques milliers de kilomètres de leur petit smartphone (d’ailleurs très voraces en CO2) les femmes afghanes n’ont ni le droit de chanter ni celui de refuser de se laisser battre par leurs maris ?
Les Nations-Unies ont bon dos en pleurant des larmes de crocodiles parce que les représentants de leur commission des droits de l’Homme — constituée majoritairement de pays chez qui, cette notion est notoirement inconnue — n’ont pu entrer en Afghanistan pour enquêter. Quant aux États-Unis, Républicains et Démocrates se renvoient à la figure l’abandon de l’Afghanistan aux Talibans, alors que le désengagement des troupes américaines a commencé sous Trump et s’est poursuivi sous Biden. Quant à l’Europe elle pratique le profil bas avec un art consommé de la « couardise d’atmosphère ».
Nous vivons une époque où la schizophrénie idéologique est la traduction scientifique de ce que j’appelle la lâcheté ordinaire d’une génération décérébrée. L’Afghanistan n’intéresse personne. Les militantes de Mee-Too si attentives à l’intégrité des femmes n’ont pas levé le plus petit doigt pour protester contre les viols du Hamas le 7 octobre, et de toutes ces femmes condamnées au silence à Kaboul ou pendues à des grues à Téhéran.
On comprendra alors qu’il m’était impossible de commencer ce papier sans mettre en parallèle une adolescente qui est fière de sécher ses cours et des Afghanes qui n’ont plus droit de regarder le monde sinon à travers le grillage de leur burka.
Tandis que la planète se réchauffe, force nous est de constater que les cœurs des Hommes, quant à eux, ont une sérieuse tendance au refroidissement cérébral.
L’intolérance islamiste et l’islamo-éco-gauchisme ont de beaux jours devant eux.
Bonnes gens, il est minuit sur le monde, tremblez en paix.
Cet article est paru en premier sur la revue politique et littéraire LE CONTEMPORAIN