
Pour les ultramarins aussi, la mobilité a un rôle majeur dans la vie quotidienne.
C’est pourquoi les autorités organisatrices des départements et régions d’outre-mer
ont structuré leurs réseaux de transport collectif.
La région Réunion organise le réseau Car Jaune depuis le 1er janvier 2017.
Un contrat de délégation de service public (DSP) a été confié au groupement
Cap’Run qui associe le GIE Activ (rassemblant 10 entreprises locales) et
Transdev Services Réunion (TSR) pour la gestion du réseau.
Ce contrat de dix ans devait se terminer en décembre 2024, il a été prolongé jusqu’à fin mars 2025.
Dans le cadre de la préparation de la nouvelle DSP de 7 ans, l’autorité organisatrice a décidé d’être
propriétaire de l’ensemble du matériel roulant, soit 124 cars qui fonctionneront au HVO. La
mise en service de ces autocars de différents gabarits (midi, standard et cars à étage) s’étalera jusqu’en 2031,
un investissement chiffré à plus de 54 millions d’euros.
En 2024, la collectivité a acheté 72 autocars Iveco Crossway LE Line via l’UGAP.
Deux variantes ont été commandées : 63 exemplaires de 13 mètres avec 49 places et
9 de 12 mètres avec 45 places.
Ces autocars sont assemblés dans l’usine Iveco Bus de Výsoké Mýto située en République Tchèque.
Ces véhicules sont équipés de baies vitrées avec une isolation thermique spécifique pour l’outre-mer, de la climatisation,
de la vidéo surveillance, du wifi pour les voyageurs, d’écrans d’information voyageurs,
d’un système d’annonces sonores, de prises USB, d’une rampe d’accès électrique, d’un espace UFR et d’un
système de comptage automatique des passagers.
Ces autocars sont convoyés par la route jusqu’au port d’Anvers (1 000 kilomètres),
puis acheminés en bateau durant plusieurs semaines jusqu’à la Réunion.
Les premiers exemplaires sont arrivés fin 2024 et les derniers seront livrés courant février 2025.
Ces autocars vont remplacer la flotte de 60 Iveco Crossway LE Line mis en service entre 2015 et 2018
sur le réseau Car Jaune. Certains d’entre-eux ont dépassé le million de kilomètres parcourus.
La région était déjà propriétaire de 23 autocars : 4 autocars SETRA à étage
(un S 431 DT de 2017 et trois S 531 DT de 2019)
et 19 Iveco Crossway LE Line de 2017.
Les régions, propriétaires d’autocars ?
Pour leurs services de transport public, les autorités organisatrices ont le
choix entre plusieurs modes d’exploitation mais aussi entre plusieurs possibilités
concernant la propriété des équipements nécessaires à l’exploitation.
Dans le transport interurbain et scolaire, ce sont généralement les transporteurs
qui mettent les véhicules à disposition. Toutefois, quelques régions sont
propriétaires de tout ou partie du matériel roulant qui est ensuite mis à disposition
des entreprises exploitantes (publiques ou privées) ou des régies.
En Île-de-France, l’autorité organisatrice Île-de-France mobilités
est devenue progressivement propriétaire de la flotte de matériel roulant en rachetant les véhicules en service et en
achetant des véhicules neufs. Les autocars d’une partie des circuits spéciaux scolaires
restent la propriété des transporteurs.
En Normandie, la région était propriétaire de presque tous les autocars
du réseau NOMAD sur le territoire du Calvados. Avec le lancement de nouveaux marchés publics,
cela n’est plus le cas. Toutefois, la région reste propriétaire des autocars
scolaires confiés à l’EPIC Normand de Transports Publics Routiers (ENTPR) dans l’Orne
et à des collectivités du Calvados.
La région Grand Est est propriétaire des autocars exploités par la
CTBR et ses sous-traitants dans le Bas-Rhin.
En Bretagne, la région met à disposition de la régie Illévia une flotte
d’une soixantaine d’autocars.
Les autres régions ne possèdent pas d’autocars.
Il n’y a donc qu’en Île-de-France et à la Réunion que l’autorité organisatrice régionale
met à disposition une flotte d’autocars à des transporteurs privés.
Cette situation pourrait être amenée à évoluer dans le cadre de la transition énergétique.
Cet article est paru en premier sur transbus.org
Soyez le premier à commenter